I - Le jour file du bleu au gris, du gris au noir, soudainement redevenu bleu franc, dans une alternance de mat et de brillant, de fondus enchaînés sur les liserés des vagues, de traits tirés de haut en bas du ciel, lentement estompés avec des saillies brûlantes d’organdi mauve. Puis le ciel s’affaisse d’un coup.
II - Le ciel s’affaisse d’un coup et le vent chaud draine des effluves de miel et d’écorce humide, une haleine âpre de terre embuée, toute une illusion d’un reste d’amour, tout ce qui vient de l’homme en extase, enchaîné à ses désirs battus d’orages, le ciel par-dessus tête dans les ombres noires de ses fantasmes.
III - Le ciel est par-dessus tête où perlent les premiers feux, les premiers phares qui fusent à la va vite dans les fluorescences de la nuit. Et dans l’arrière-cour de la nuit basculée du bleu au noir, où l’horizon, mais caché, cède dans un fracas sanglant, le silence est à portée de main, pour finir.