En fait, la traduction littérale de Facebook est : trombinoscope, mais, pour moi, ce serait plutôt « boîte à minois », parce que ça s’ouvre sur des visages, et qu’il y a, dans ce clic et ses apparitions magiques des autres et du bruit du monde, comme quelque chose de l’enfance…
Mon histoire avec la chose vaut son pesant de pouces en l’air ! Pas l’amour fou, ni tendre non plus ; plutôt sautes d’humeur, du genre grincheuse, ce soir, émue le lendemain. Quand je disais, enfance !
« Tu écris sur le Net ? Alors, tu as ta page ? » m’a-t-on dit, il n’y a au fond, pas si longtemps ; quelques années de neige ou de canicule… depuis que j’habite un bateau sympa, une felouque douce à la française : « Reflets du temps. fr », madame ! Non, pas page, « journal », rugiront les expert, et, c'est vrai, qu'on en met tant et tant, que ma fois, ça mérite ce beau nom synonyme de nouvelles, de photos... Manque peut-être, ce qui fait le journal pour tant de gens : les accidents, les obsèques !
Facebook, pour moi, c’était, jusque-là, des jeunes, des gamins, accrochés à « leurs amis FB », comme moule au rocher, souvent tard – trop – le soir… à la rigueur, des belles-sœurs, accrochées, elles, à leur descendance, dont elles nous saturaient l’écran de la moindre baignade, et de – surtout – tous les gâteaux d’anniversaire… FB avait un son, gardé dans l’oreille ; un petit bruit soyeux de linge qu'on secoue à la fenêtre ; mezzo voce, sucré comme le tapis d'Aladin du dessin animé ; celui que fait « le » MP (ignares ! message privé), quand il atterrit, royal, sur votre page.
On voyageait sur le Net, et, donc, à n’en pas douter, il fallait en passer par « la page »… En avant donc, pour la chose, sur laquelle surfait la moitié de nos lecteurs – et, la moitié de nos contempteurs, hélas, aussi...