Le président et le poisson; 1er Avril
...ou comment se décider avec un saumon en bouche

Le président déjeunait à la Closerie de lilas, à Paris, évoquant la mémoire du regretté Jean-Edern Hallier, un familier des lieux qui y avait d’ailleurs un jour disparu…
Le président eut soudain une révélation quasi mystique, qui n’est pas sans rappeler celle d’un Claudel se butant sur un pilier de Notre-Dame : une arrête de la darne de saumon qu’il était en train de déguster venait de se ficher sur le voile de son palais (buccal, s’entend, pas élyséen). Les yeux écarquillés, n’émettant plus que des râles vaguement nauséeux, François Hollande fut tiré d’affaire (non judiciaire) par les doigts experts d’un ORL ami qui faisait partie des convives. L’objet du délit ayant été retiré de la bouche présidentielle, le visage du chef de l’état prit alors l’expression d’une extrême gravité. « Mon retrait était une erreur dit-il, c’est ce poisson qui me l’a fait comprendre. Macron ne connaît rien à la sauce hollandaise : le vrai saucier dans ce domaine, c’est moi ! ». Après quelques minutes de réflexion intérieure, il passa deux ordres : l’un à son service de presse : « annoncez immédiatement ma candidature à l’élection ! » ; et l’autre à la cuisine de la Closerie des lilas : « faites-moi rapporter encore un peu de ce mets délectable ; décidément la sauce hollandaise, c’est trop bon ! ».
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- Tous les articles de: Jean-François Vincent