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Pourquoi y a-t-il autant de coups dans le foot ?

Si un match (pardon, une partie) de football n’a rien à voir avec un combat de boxe (un combat de coqs à la rigueur !), le terme coup revient à de très nombreuses reprises. Or l’étymologie renvoie bien au coup de poing, et même au coup de poing à la tempe, pouvant être mortel (brrr !). Mais comment est-on passé du poing au pied, et surtout, quel est le sens exact du mot appliqué au football ? Difficile d’envisager de jouer au foot si on ne sait pas donner de coup de pied dans le ballon pour le faire rouler. Dans ce cas, le sens est bien celui d’un « mouvement par lequel un corps en heurte un autre ». C’est cette première frappe qui est à l’origine du coup d’envoi , marquant le commencement du match. Mais c’est avec le coup du chapeau et le coup du sombrero que coup prend le sens de tour : « tour de force » voire « tour de magie ». Mais que viennent faire ces histoires de couvre-chefs dans notre affaire de « balle au pied » ? En football, il y a « coup du chapeau » lorsqu’un joueur marque trois buts consécutifs au cours de la même partie, hors tirs au but bien sûr [1]. Il semblerait que le terme ait été employé pour la première fois en 1858 pour saluer l’exploit du joueur de cricket H.H. Stephenson. Au cours de la partie, celui-ci parvint à éliminer trois batteurs en trois coups (tricks) d’affilée et se vit remettre un chapeau (hat) en guise de récompense (quelle chance !). D’où l’expression hat-trick en anglais, « coup du chapeau » [2]. Quant au coup du sombrero, c’est un dribble aérien, consistant à faire passer le ballon par-dessus son adversaire pour l’éliminer. La trajectoire du ballon s’apparente alors à un sombrero imaginaire que porterait l’adversaire. Et puisque j’y suis, je ne peux résister à la tentation de citer le coup de boule , dont le plus fameux a été administré en finale de la coupe du monde 2006 par Zinedine Zidane à l’italien Marco Materazzi [3]. Mais l’on me fait signe que je suis hors-jeu, heu… hors-sujet ! Dans la liste des gestes techniques (et autorisés !), on trouve également le coup du foulard , centre effectué en frappant le ballon derrière sa jambe d’appui ou encore le coup du crapaud , qui consiste à passer ses adversaires en sautant avec le ballon entre ses jambes. Croâ ? Je parlais du coup de pied en préambule. Or le coup de pied peut être arrêté . Cela ne veut pas dire qu’il est stoppé en plein élan, non ! Il désigne l’ensemble des reprises de jeu où le ballon est posé pour les effectuer. Le coup de pied arrêté comprend notamment les coups francs et les coups de pied de coin . Ouh là, cela fait beaucoup de coups d’un coup ! Le coup franc, sanction pénalisant une faute, s’appelle ainsi car il est littéralement « sans entrave », et dans notre contexte, « sans opposition de l’adversaire ». Tout est relatif, car lorsque le coup franc est indirect – la faute ayant été commise hors de la surface de réparation [4] – il est tout de même gêné par un mur d’adversaires… Enfin, le « coup de pied de coin » n’est autre que le corner-kick en anglais, abrégé en corner (prononcez [cornère] !). Il est provoqué lorsqu’un défenseur a touché en dernier la balle franchissant la ligne de but. Le joueur tire le ballon depuis le petit triangle au coin du terrain. Et comme l’a dit le vieux sage chinois (ou plutôt espagnol ces temps-ci) « qui maîtrise les coups gagne à tous les coups ».     [1] Attention, si les buts ne sont pas consécutifs, c’est-à-dire si un adversaire ou un coéquipier marque entre-temps, on parlera simplement de « triplé ». Certains affirment qu’il faut, en plus, que les trois buts aient été marqués du pied droit, du pied gauche et de la tête, sans ordre spécial. [2] « Hat-trick » est également employé en Formule 1 pour qualifier le fait d’obtenir la pole position, la victoire et le meilleur tour en course d’un même Grand Prix, ce qui a été récemment le cas de Sebastian Vettel au Japon. [3] Pour information, une statue de bronze de plus de cinq mètres de haut et de plusieurs tonnes, représentant le « coup de tête » de Zidane, a été installée devant le Centre Pompidou à Paris. Elle est l’œuvre de l’artiste Adel Abdessemed. À contempler jusqu’au 7 janvier 2013. [4] Intéressant aussi ce mot « réparation », tout droit sorti du vocabulaire juridique (dédommagement d’un préjudice).

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